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États-Unis/Soja « L’aide du gouvernement nous permettra de tenir un an »

Bret Davis avec une délégation chinoise sur son exploitation en 2017©Davis/American Soy Association

Selon Bret Davis, membre du comité directeur de l’association de producteurs américains de soja, l’aide de 12 milliards de dollars annoncés par le gouvernement américain laisse un an pour négocier des accords bilatéraux. Au-delà, le secteur pourrait être durablement fragilisé.

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Donald Trump a annoncé une aide de 12 milliards de dollars, répond-elle à vos attentes ?

Bret Davis : Cette aide nous permettra de tenir un an, au plus. Elle stabilisera les cours pendant quelque temps, mais seule une véritable ouverture des marchés nous permettra d’avoir des conditions favorables à long terme. Un terrain commercial nivelé par des accords bilatéraux à long terme, c’est notre seul souhait. Nous avons perdu environ 60 % de nos revenus au cours des cinq dernières années, dont 20 % depuis le début de cette guerre commerciale.

Comment l’aide annoncée va-t-elle être distribuée ?

Dans le détail, on ne sait pas encore ce qui va arriver, car les agriculteurs n’ont pas été associés à la réflexion. L’aide sera répartie entre des aides directes, des achats aux producteurs, et des aides au développement de nouveaux marchés. J’ai entendu dire que les paiements seraient versés en octobre. Il y a aura également une augmentation du fonds pour l’aide au développement commercial, que nous réclamions depuis longtemps. Pour chaque dollar investi par nos entreprises, le gouvernement apportera un dollar.

Qu’allez-vous faire de vos graines ?

Vous savez, le soja est un marché en extension constante. C’est pour cela que nous avons des représentants partout dans le monde, afin de trouver de nouveaux partenaires. Nous nous félicitons de l’accord commercial qui devrait être signé avec le Mexique prochainement. J’étais également en Indonésie il y a deux semaines, où le secteur de la volaille a besoin de notre soja. Nous sommes enfin très heureux de l’accord avec l’Europe, sur lequel nous travaillons depuis longtemps. Mais vos agriculteurs doivent pouvoir vendre chez nous. C’est la condition d’un bon accord commercial.

La Chine pourrait-elle se détourner du soja américain au profit du soja brésilien ?

Pour moi, le Brésil ne sera pas en mesure d’augmenter sa production aussi vite qu’il le souhaite. Il y a également une question de saison. Il est possible d’acheter en Amérique du Sud durant quelques mois au printemps, mais à partir de l’automne, les Chinois doivent acheter chez nous. À moins de contourner les règles du commerce international, il sera difficile pour la Chine de trouver les quantités de soja dont elle a besoin sur le marché mondial hors des États-Unis.

Propos recueillis par Ivan Logvenoff

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